Article produit par l’ONG Ivorary dans le cadre du projet Suivi de la Transparence et de l’Effectivité des Fonds – COVID19, paru dans Midi Madagasikara et L’Express de Madagascar le 23 juin 2022
Madagascar recense bon nombre de presses et de stations audiovisuelles, plus ou moins teinté d’une couleur politique OU l’information est laissée à la libre appréciation du lecteur ou des citoyens. L’accès à l’information à Madagascar demeure relativement loin des standards internationaux. L’accès à l’information sous-tend huit principes fondamentaux, à savoir :
- la disponibilité de l’information à caractère public ;
- l’adaptabilité de l’accès à l’information à caractère public aux personnes vivant avec des handicaps ;
- le libre accès de tous à l’information à caractère public ;
- la divulgation maximale;
- la facilité d’obtention de l’information à caractère public ;
- la célérité de réponse ;
- la gratuité de l’information et de la demande d’information, sous réserve du COUT de transcription, de reproduction et de transmission suivant les modalités choisies par le demandeur et la faisabilité technique ;
- la non-motivation de la demande d’accès à l’information.
Huit (08) principes auxquels Madagascar n’est pas arrivé à adhérer ou à faire respecter pleinement. A l’instar de nombreux pays dans le monde entier, Madagascar a vu la presse opprimée, principale source d’information des citoyens.
Le projet Suivi de la Transparence et de l’Effectivité des Fonds (STEF) alloués à la lutte contre la pandémie COVID19 (STEF) composé par MSIS-Tatao, CCOC, ONG Ivorary, TI- MG, OIMP, ONG Tolotsoa, ONG SAHA, ONG HITSY, ONG RAVINTSARA et le mouvement ROHY a réalisé un monitoring des médias.
La société civile à travers un outil collaboratif a réalisé le suivi de 12 stations radios et TV ainsi que 10 presses écrites et a mobilisé plusieurs bénévoles. Le monitoring médias a porté sur l’analyse de la situation sanitaire et de la lutte contre la covid 19, des thématiques d’actualité, des appuis techniques et financiers dans la lutte contre la covid 19. Le projet a ainsi suivi les actualités entre septembre 2020 jusqu’en avril 2021.
La veille informationnelle a servi dans le cadre des activités de plaidoyer. Elle a permis de mettre en avant les différentes lacunes en matière de transparence et de redevabilité dans la gestion des fonds covid19. A plus forte raison, la veille informationnelle a été au centre des activités de plaidoyers et d’interpellation de la société civile. Elle a été à l’origine des requêtes dénonçant l’arrêté interministériel limitant la tenue d’émissions radios et télévisées à caractère politique. Elle a également permis de dénoncer/ interpeller les nombreuses entorses à la loi et spécialement à la transparence en matière budgétaire.
A ce jour, la veille informationnelle constitue un outil solide pour recouper l’information, fournir une information fiable à la société civile et bientôt au grand public. La veille informationnelle ouvre ainsi la perspective au suivi des finances publiques et aux prochaines élections à Madagascar. En attendant, il n’est pas irrationnel d’espérer l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information dont le processus n’a que trop duré. 13 ans pour être plus précis !!