Dans l’initiative de vulgariser les droits et lois en vigueur, ainsi que de donner la parole aux citoyens pour recueillir leurs opinions en faveur de l’accès à la justice à Madagascar, l’ONG Ivorary a organisé un café-débat citoyen sur le thème « La justice, bout de chaîne de la lutte contre la corruption », le 16 juin 2022, à l’Observatoire Safidy Ambatonakanga. Il a vu la participation de:

• Mme Faramalala Rakotoarisoa, Directeur Régional du BIANCO à Antananarivo;
• Mme Lalaina Ravalomanana, Magistrat au sein du PAC Antananarivo;
• Mme Arivola Randrianarijaona, Juriste au sein de Transparency International – Initiative Madagascar;
• Mr Andrianiaina Ramanantoanina, jeune citoyen.

De grands efforts restent à faire pour vaincre la corruption dans le milieu de la justice. La corruption active et la corruption passive, la concession, l’abus de fonction, le conflit d’intérêts, l’enrichissement illicite, le trafic d’influence sont les sujets fréquents traités par les institutions du système anti-corruption. Des obstacles enfreignent encore à l’accès de la justice. Il s’agit notamment du niveau de l’éducation, avec le phénomène d’analphabétisme et d’illettrisme, limitant la compréhension des lois et règlements en vigueur, ainsi que la compréhension des procédures particulières applicables aux hauts fonctionnaires de l’Etat accusés de diverses infractions. Au niveau institutionnel, l’insuffisance des tribunaux (tribunaux beaucoup plus concentrés en ville et le manque de ressources humaines particulièrement au niveau des Pôles Anti-Corruption sont autant de problèmes encore à résoudre. Par ailleurs, la lenteur des jugements, la peur des représailles, la peur des autorités, la sacralisation de la justice, la domination du concept de « Fihavanana » dans la société et la perception négative de la justice par les citoyens poussent d’une certaine manière ces derniers à se réfréner et à se réduire au silence. Par conséquent, il est plus qu’important de renforcer la mobilisation des citoyens à oser dénoncer tout acte de corruption, tout en priorisant les jeunes dans les prises d’initiatives. Puis, il est essentiel de renforcer les dispositions pour mieux protéger les lanceurs d’alertes, incluant l’adoption de la loi sur la protection des défenseurs des droits humains ; ainsi que de promouvoir la culture de l’intégrité. La lutte contre la corruption est un combat commun, nécessitant l’implication de tous les acteurs (Etat, secteur privé, société civile et citoyens), qui commence juste par un changement d’état d’esprit.

L’intégral du café-débat peut être visionné via ce lien: https://www.facebook.com/Ivorary/videos/518403390064248